18
Frogeraie Éditions, Rochefort, 2019
300 pages couleur, 20 euros sur Amazon, 20 euros en librairies
15×10 cm
ISBN 978-1795881937
extrait (de l’introduction)
« Si la photographie montre, parfois désigne, le texte nomme, il est là pour ça, c’est cela qu’il doit faire ; nos regards nous précèdent et nos textes nous nomment, ceux qui viendront après les auront en mémoire, pour peu qu’ils aient encore envie, loisir de lire. » Dans Lisières du corps, Mathieu Riboulet interroge finalement plus son désir qu’une véritable ontologie de l’image. Le désir soulève, découvre et désigne ; le désir est d’un bloc et sans mot. Toute tentative de le nommer ne pourra être que verbiage, un bruit, un brouillage. Riboulet oublie que le mot crée une distance avec la chose dont il est un index, la sépare de ce qu’elle est en la faisant exister d’une part, puis en la représentant ensuite ; le mot ne saurait entièrement nous nommer et nous laisse à distance de ce qu’il exprime. Il y a là, je crois, une notion universelle de la figuration : l’art ne saurait nommer ; l’art ne peut que montrer et, comme le désir, il ne peut que soulever, découvrir et désigner le réel pressenti. La pensée, la philosophie, nomment après que Dieu l’ait fait, pour remonter le chemin de la Création. Mais il y a une absolue aphonie de l’art qui, s’il commençait à nommer, raconterait : ce serait là entrer dans un procès de narration, du récit, de l’histoire ; la diégèse est bien ce que l’on oppose à la mimesis. Shéhérazade, grande prêtresse de la narration, tient son public en haleine la nuit entière pour le maintenir en dehors de toute pensée de sacrifice, mais aussi par la fascination qu’elle exerce, plus par ses mots que par son charme et sa beauté : elle interdit son interlocuteur, comme Méduse le pétrifie ; elle se sauve en racontant mille et une histoires, faisant appel à la ruse et au bruit, quand l’art, dont particulièrement la photographie et la poésie, relèvent du seul silence. »
résumé
La visite continue ! En trois cents pages, deux cent cinquante petites images et autant de légendes, Philippe Guiguet Bologne vous invite à travers ce 18 à rejoindre les souvenirs de son année 2018. Un carnet de notes et journal intime qui devrait s’ouvrir sur l’universalité de la beauté de paysages et de personnages. Tanger passionnément, un peu des Alpes françaises, une pincée d’Espagne, une ivresse des graphismes de Taroudannt… et voilà le lecteur, habitué aux péripéties de l’auteur, transporté ailleurs, bien ailleurs… Là où encore vibre quelque beauté, osera-t-on penser…
se procurer le livre
Des copies de 18 sont disponibles aux librairies des Colonnes et les Insolites à Tanger. Pour le reste du Maroc, la France et ailleurs dans le monde, nous conseillons d’attendre un peu que le livre soit disponible sur Amazon.